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24 février 2015 2 24 /02 /février /2015 11:01

Ouest-France, toute l’actualité locale et internationale

http://www.ouest-france.fr/familles-daccueil-et-handicapes-sous-un-meme-toit-3124179

Familles d'accueil et handicapés sous un même toit

Mathilde LECLERC.

Depuis un an, six handicapés mentaux vivent avec deux familles d'accueil dans une maison double, au Langon. Première structure de ce type en France, la maison d'accueil accroît l'autonomie des résidents.

Au rez-de-chaussée, Stéphanie déambule du salon à sa chambre, de celle d'un autre résident à la cuisine. Ici, c'est chez elle.

Rien ne lui rappelle ce foyer de jeunes travailleurs, à La Roche, où elle se « sentait seule le soir, sans présence amicale. »

La jeune femme de 22 ans, atteinte d'une déficience intellectuelle moyenne, se trouvait insatisfaite entre l'offre du foyer, trop impersonnelle, et celle d'un accompagnement temporaire, à domicile. En arrivant au Langon, chez Nelly Mordero, elle a trouvé un accompagnement sur mesure.

Elle est ici dans un accueil familial salarié. Deux familles, dont les femmes sont agréées accueillantes familiales, ont pris leur quartier et vivent, au quotidien, avec six résidents en situation de handicap mental. Le plus jeune a 21 ans, l'aîné 54 ans.

Mercredi, l'ADMR (à l'initiative du projet), le conseil général et plusieurs politiques locaux venaient, un an après l'installation, mettre un coup de projecteur sur cette structure innovante, première du genre en France.

Une maison double

Pour préserver le cocon familial, l'étage de la maison double est réservé aux familles. Chacune a son aile, son univers. Seul, le rez-de-chaussée offre un espace commun.

Les résidents y ont leurs chambres et salles d'eau individuelles. Et partagent la cuisine, la salle à manger et le salon avec les familles. « On prépare les repas ensemble, les courses, le linge, les sorties... comme une famille », se réjouit Stéphanie.

Le soir, les discussions se prolongent à table, depuis qu'une relation de confiance s'est instaurée. Une grande fierté pour Chantal Corbet, l'une des deux accueillantes.

La qualité de vie des résidents s'est, au fil du temps, « grandement améliorée. » Pourtant, rien n'était gagné au départ. Chantal se souvient d'un des six handicapés, « très renfermé » sur lui-même. Aujourd'hui, l'épanouissement se lit sur son visage.

Leitmotiv de cette initiative : l'autonomie des handicapés. « La participation aux temps forts permet tout au moins de la préserver », estime Thierry Goblet. Le trajet de ce domicile rural au lieu de travail, l'un des trois Esat, du Sud-Vendée, est intégré dans leur esprit.

Ce travail était la condition sinéquanone à l'installation au Langon. Déjà, d'un point de vue organisationnel. « On peut ainsi les accompagner dans des projets de vie, se projeter », estime Nelly.

D'un point de vue financier, aussi, car, pour vivre ici, les résidents versent « 2 000 € chaque mois, tout compris », poursuit Chantal. « Plus souple et moins onéreux qu'un établissement »,assure Joseph Chevallereau, président de la commission des Ressources humaines de l'ADMR 85.

Un engagement familial

Un an après une mise en route silencieuse, le temps de maîtriser les balbutiements du début et de surpasser les craintes, l'ADMR attendait beaucoup de ce premier retour d'expérience. L'adhésion des familles au projet semble être assurée.

Nelly, qui vit là avec son conjoint et ses quatre enfants, a fait mûrir le sujet dans toutes les têtes avant de trancher. Du déménagement au partage du quotidien avec des inconnus, tout a été mesuré. Sa fille cadette dit « avoir tout de suite été pour », malgré les contraintes. Pour les plus grands, dont certains viennent d'être majeurs, le partage du quotidien se limite la plupart du temps aux repas.

Nelly devait enfin s'assurer elle-même de ses convictions. Elle s'est alors rendue en Aveyron, en 2013, là où une famille vit avec des personnes âgées en perte d'autonomie. Seule structure relativement semblable à la sienne.

La philosophie l'a séduite. C'en était décidé, elle était prête à abandonner l'aide à domicile et la vie près de Nantes pour s'engager, corps et âme, dans cette nouvelle expérience, plus familiale que personnelle.

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