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Plus de 40 % des personnes en situation de handicap déclarent ne pas partir en vacances chaque année, pour des raisons multiples, économique ou de dépendance. Forte de ce constat, l'ANCV (Association nationale pour les Chèques-vacances), acteur social reconnu, innove ! Et lance des actions pour permettre à ces usagers de savourer des plages de loisirs et de détente dignes de ce nom. Elle était présente pour la première fois sur le salon Autonomic de Paris en juin 2010 pour révéler son engagement.

9 millions d'euros de chèques oubliés !
L'ANCV c'est un budget insoupçonnable : 3.3 millions de porteurs (privé comme public) pour un montant global de 1.3 milliards d'euros ! Les Chèques-vacances génèrent des excédents de gestion qui, selon Dominique Ktorza, directrice des politiques sociales de l'ANCV, « sont intégralement dédiés à des programmes d'action sociale en faveur des plus défavorisés (familles monoparentales, jeunes couples, personnes âgées ou handicapées...), ce qui correspond tout de même à 15 ou 20 millions d'euros par an et permet d'offrir des vacances à 130 000 bénéficiaires. ».

D'où proviennent ces excédents ? Le 1% de commission que payent les comités d'entreprises lorsqu'ils achètent des Chèques vacances pour leurs salariés, les placements en investissements socialement responsables réalisés entre le moment où les CV sont achetés (février-mars) et celui où ils sont dépensés (en été). Mais aussi les chèques distribués aux salariés qui laissent passer la date ou les oublient, soit 0.7 % d'un milliard : entre 8 et 9 millions d'euros par an !

700 euros d'aide en complément
Or l'ANCV apparaît comme un acteur extrêmement impliqué dans le champ du handicap puisqu'un tiers des aides sont dédiées à ce domaine et notamment à la mise en accessibilité des installations touristiques. Pour 2010, elle s'est fixé un objectif de 20 000 partants (9 200 en 2009) et une dotation financière globale de 6 millions d'euros. C'est donc en partenariat avec le CCAH (Comité national de coordination en faveur des personnes handicapées), que l'agence présentait un nouvel engagement qui favorise le départ en vacances des travailleurs des ESAT  : la mise en place de Chèques-vacances avec la constitution d'une épargne vacances impliquant l'usager handicapé et la structure (150 € minimum), mais aussi le financement, par l'ANCV (350 €) et les adhérents du CCAH (200 €), du surcoût lié au handicap qui augmente souvent considérablement le budget estival.

115 000 travailleurs concernés
Ils sont 115 000 travailleurs handicapés dans 1500 Esat en France à être concernés par ce dispositif ! « Notre slogan c'est « Santé, équilibre et bien-être ». Cela permet de mettre l'usager en perspective d'autonomie, de renforcer le lien professionnel et social, confie Dominique Ktorza. Nous lui proposons également des titres de paiement qui ne sont pas stigmatisants. » Il fallait s'y attendre, le succès d'une telle démarche est phénoménal. 300 demandes en 2009 (dossier à envoyer au CCAH) et probablement 1500 en 2010. A terme, elle vise l'accès aux vacances de 10 000 usagers des Esat.

4 projets sinon rien !
Trois autres initiatives sont actuellement en cours sur le champ du handicap considéré comme un axe prioritaire :

• Passerelles : qui permet aux familles ayant un enfant handicapé de partir en vacances en trouvant une solution de répit dans la journée.
• Uniformation : financement à titre expérimental de deux modules de formation pour sensibiliser le personnel des centres de vacances à l'accueil du public handicapé et au développement d'activités adaptées.
• Seniors en vacances : pour favoriser le départ en vacences des personnes de plus de 55 ans avec des offres également adaptées aux personnes handicapées, notamment dans des structures labélisées « Tourisme et handicaps ».

Elles sont complétées par des mesures spécifiques qui permettent la prise en charge de près de 50 % des frais pour les vacanciers handicapés à revenus modestes sur les courts séjours, ainsi que la participation au séjour des aidants familiaux. L'ANCV accompagne par ailleurs le financement des structures qui s'engagent dans des travaux de rénovation et de mise en accessibilité avec des aides qui peuvent atteindre 150 000 euros par projet.

 
Emmanuelle Dal'Secco
(Source : Handicap.fr ) 

 

* ESAT : Etablissements et services d'aide par le travail