Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
25 avril 2010 7 25 /04 /avril /2010 11:54

Antidote à la solitude, alternative à la maison de retraite, la colocation des seniors commence à se développer en France. Une formule conviviale et solidaire...

Yves a décidé de donner un nouveau souffle à sa vie. À 60 ans, il s'est lancé dans le réaménagement de sa maison, une élégante bâtisse entourée d'un jardin, au coeur de Nanterre. Un projet architectural pour accueillir enfants et petits-enfants ? Pas vraiment ! Les travaux se sont achevés à l'automne avec la création de trois studios indépendants et d'une grande pièce commune, qui pourront accueillir de futurs colocataires. « J'en avais ras le bol de l'esseulement, des soirées moroses... Je suis terrorisé par la solitude, explique ce médecin à la retraite. Pour moi, la colocation est en quelque sorte un substitut après un échec conjugal et quatre enfants... aux quatre coins de la France. »

Yves a découvert cette formule lors d'un des nombreux dîners passés en tête-à-tête avec son téléviseur : « Un reportage était consacré au développement de la colocation des seniors en France. Je me suis lancé ! » En quelques clics sur Internet, il entre en contact avec Cocon3S, une association destinée à promouvoir cette solution en France, où les annonces sur Internet et dans les revues destinées aux seniors se multiplient. Principale motivation : lutter contre l'isolement. Une réalité dramatique, révélée pour beaucoup avec la canicule de 2003.

« La perspective d'entrer en maison de retraite est souvent perçue comme inacceptable, commente Christiane Baumelle, fondatrice de Cocon3S. Pour tous ces seniors n'ayant pas besoin d'accompagnement médical la colocation est une alternative intéressante. »

Ouverture d'esprit et entraide
L'association Cocon3S a été créée en 2007 pour favoriser les rencontres entre ces seniors solo nés du baby-boom. Chaque semaine, des « rendez-vous de la colocation » sont proposés dans différentes villes de France (Vannes, La Baule, Beauvais, Nîmes, Paris, etc.) où Cocon3S est implanté. Internet fait ensuite vivre le réseau. « Il ne s'agit pas forcément de devenir amis. Le but de ces réunions est avant tout d'apprendre à se connaître, et finalement de se coopter pour la colocation », explique Christiane Baumelle.

Une colocation à quatre, cinq et plus si affinités. « À deux, on a tendance à reproduire le couple. La colocation à trois signifie souvent 2 + 1, c'est donc à mon avis une formule à éviter. À partir de quatre ou cinq personnes, une ambiance s'installe et les colocataires se sentent plus libres », poursuit la psychologue à la retraite. Partage du loyer, des frais, des tâches, des problèmes et des plaisirs, ces « unités de vie en commun » doivent fonctionner comme de véritables fratries solidaires, contribuant à un renouveau dans cette période de la vie.

Les qualités requises pour une colocation réussie ? « L'ouverture d'esprit, la générosité, la tolérance... Les colocataires ne doivent pas avoir de grands principes définitifs », explique Geneviève Ouvrard. À 60 ans, elle aussi a choisi la colocation. Une formule qu'elle avait déjà testée après son divorce. « Quand on vit seule, tout devient compliqué. La colocation permet de retrouver des conditions de vie agréables. L'aspect économique est également important, surtout pour les seniors qui bénéficient de retraites modestes. » Au mois de janvier, Geneviève et ses trois autres futurs colocataires se sont lancés à la recherche de leur cocon dans les environs de La Baule.

« Antidote à la solitude, la colocation déculpabilise aussi l'entourage familial », lance Jocya Almor, présidente de Colocation Seniors, association née en juillet 2008 à Saint-Herblain, près de Nantes. L'association accueille les seniors intéressés par cette formule, évalue leurs goûts et leurs motivations pour, ensuite, organiser des groupes de rencontre par affinités. La meilleure manière d'anticiper les conflits. Colocation Seniors reçoit essentiellement des demandes de femmes seules. « Il n'y a pas de profil particulier, ni d'âge requis pour la colocation. On peut être vieux à 60 ans et très dynamique à 85 », souligne Jocya Almor.

Économies substantielles
Le projet de Colocation Seniors va bien au-delà de la seule mise en contact. L'organisme assure également la recherche de logements dans les parcs privé et public, aide à la contractualisation du bail et, moyennant une cotisation mensuelle, propose aux colocataires le soutien d'une chargée de vie sociale deux à trois fois par semaine. Le concept a reçu un accueil très favorable de la municipalité de Nantes, qui pourrait mettre à disposition de Colocation Seniors des appartements HLM. Une réponse à l'isolement, mais aussi à la baisse du pouvoir d'achat et à l'augmentation des loyers. « Le dispositif est opérationnel depuis septembre et les premières colocations devraient être organisées au printemps 2009 », commente Jocya Almor. Comme les pays d'Europe du Nord - Allemagne, Belgique et Pays-Bas - avant elle, la France commence à apprécier la colocation pour ce qu'elle est : bien plus qu'un simple hébergement partagé... la promesse d'une meilleure qualité de vie.

Partager cet article
Repost0

commentaires

C
Bonjour,<br /> Je viens d’arriver sur votre blog un peu par hasard, et il semblerait que vos lecteurs/lectrices de Bordeaux puissent être intéressés par Colocation 40 ans+, qui permet aux personnes vivant seules de se retrouver, en vue de vivre à plusieurs, sous un même toit en colocation.<br /> Plusieurs rubriques sont proposées :<br /> * trouver une chambre à louer contre services<br /> * créer une colocation dans un logement vide<br /> * vivre en colocation entre homosexuels<br /> * vivre en colocation entre seniors uniquement<br /> * vivre en colocation entre adultes de plus de 40 ans<br /> * proposer une chambre en colocation pour une nuit, une semaine, un mois ou plus.<br /> * choisir ses futurs colocataires, en fonction de leurs âges, de leurs sexes ou de leurs revenus...<br /> Le dépôt d'une annonce est gratuit.<br /> A bientôt.<br /> Cordialement<br /> P. Lelal
Répondre