Gilles, Bertrand et Christian Duhamel ont concocté avec l’architecte naval Yannick Wileveau une embarcation adaptée au public souffrant d’un handicap. | Ouest-France / DR L’association rochoise Loisirs temps libre s’est lancée dans la conception d’un dériveur accessible aux personnes à mobilité réduite. Et il sera 100 % morbihannais.
S’initier à la voile lorsque l’on souffre d’un handicap, ou que l’on ne dispose pas de toute sa mobilité, n’est pas chose aisée. C’est le constat réalisé par l’association Loisirs temps libre, en charge de l’école de voile à La Roche-Bernard. La structure a cherché des embarcations adaptées.
Dans la tête de l’ancien directeur de l’association, Christian Duhamel, et de ses fils, Gilles et Bertrand, tous deux moniteurs de voile, germe alors une idée. Créer une embarcation du même type, mieux adaptée, produite localement et, si possible, moins coûteuse. Il y a un an, le conseil d’administration de l’association adopte le projet. Nom de code : Gavrinis, du nom de l’îlot au cœur du Golfe du Morbihan.
Yannick Wileveau, architecte naval de la société Nawiwatt (Saint-Gildas de Rhuys), est conquis par l’idée. Il concocte alors un petit (3,30 m) dériveur léger (90 kg) et maniable. Assis dans le sens de la marche, la direction se fait à l’aide d’un gouvernail en forme de trapèze pour les pratiquants ayant une liberté de mouvement limitée. « On a essayé de garantir un confort optimum à tous les publics ».
Plans et études effectués, il ne manque que le financement pour concrétiser le projet, d’un coût prévisionnel de 33 000 euros, dont une grande partie pour la fabrication du moule servant à la réalisation du premier bateau.Le député de la circonscription de Ploërmel, Paul Molac, venu à La Roche-Bernard en septembre pour prendre connaissance du projet, vient d’apporter son soutien en accordant 5 000 euros provenant de sa réserve parlementaire. « On a envoyé des dossiers de subventions à de nombreuses institutions locales réceptives à cette initiative. L’appui et le geste du député vont peut-être accélérer les choses », espère Christian Duhamel.
Il manque aujourd’hui près de 25 000 euros pour matérialiser le projet. « Les entreprises que l’on a contactées, toutes morbihannaises, sont dans les starting-blocks. Une fois le premier de série réalisé, d’après les projections, ce modèle pourrait revenir 20 % moins cher que la version australienne made in Taïwan », s’enthousiasme Christian Duhamel. Sans doute de quoi séduire de nombreux amateurs et écoles de voile.
http://www.ouest-france.fr/la-roche-bernard-laccessibilite-de-la-voile-au-coeur-dun-projet-local-3201589
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